WALKING

La note d'intention pour ce projet d'art p :

• WALKING est une exploration interactive de l’imagination humaine, de ses angoisses latentes et de la manière dont le mental façonne la perception du réel. Le projet s’intéresse aux mécanismes du placebo, à la puissance que l’esprit attribue à certains gestes ou objets, et à la façon dont la peur se construit souvent sans stimulus objectif. 
• Le joueur progresse dans un tunnel infini, un espace volontairement neutre, répétitif et ambigu. Cette absence de repères est au cœur du dispositif : elle permet à l’imagination de gagner du terrain, de remplir les vides, de créer des menaces là où il n’y en a pas. Le geste de regarder derrière soi, ou celui de montrer la Bible devant soi, n’a matériellement aucun effet. Pourtant, ces actions portent tout un bagage symbolique. Elles deviennent des rituels rassurants, ou au contraire inquiétants, qui laissent au joueur le soin de projeter ses croyances, ses peurs et son besoin de contrôle. 
• Dans ce tunnel, des entités furtives peuvent apparaître, disparaissant dès qu’on détourne le regard. Elles ne représentent pas des ennemis au sens classique, mais des manifestations de la psyché du protagoniste : visions, hallucinations, idées obsédantes qui n’existent que dans le champ de la perception. Elles questionnent notre tendance à imaginer une présence même dans la solitude, comme si l’esprit refusait le vide. 
• L’environnement lui-même perd sa stabilité. Le tunnel peut changer de texture de manière erratique, signalant un glissement dans la réalité subjective du personnage. Ces altérations imprévisibles évoquent la confusion mentale, la porosité entre perception et hallucination, entre intérieur et extérieur. 
• Avec WALKING, je cherche à proposer une expérience où le jeu ne réside pas dans les mécaniques, mais dans les attentes, les interprétations et les fantasmes du joueur. Rien ne suit le protagoniste, mais tout est conçu pour qu’il l’imagine. Rien ne protège, mais certains gestes semblent magiques. Rien ne menace, mais la peur s’installe. Le projet interroge ainsi la fragilité de notre perception du réel et la manière dont l’esprit, face à l’inconnu, devient lui-même le générateur de ses propres monstres.